Projet Jacques Voyer

En août 2017, la disparition de Jeannette Voyer Vincent, la petite soeur de Jacques Voyer, scellait un ultimatum redouté. Parmi les affaires à mettre en ordre se trouvaient celles surnommées « de Jacques ». Certes, ce lot contient ses affaires, rapatriées de Grande-Bretagne par ses amis Gladys Arrowsmith et Georges Ledoux, mais aussi le pendant familial: les lettres et cartes postales envoyées par Jacques, les contacts pris par Jean Voyer, le père de Jacques, à l’issue de la guerre. 

Jean Voyer, dévasté par la mort de son fils, ne s’était pas arrêté à faire assimiler le rang militaire de son fils. Il avait écumé la France Libre pour reconstituer son parcours, pour retrouver ses camarades de combat. Jean Voyer avait noté tous les noms susceptibles de l’aider dans ses recherches. A chaque commémoration, chaque cérémonie, chaque mariage. On retrouve ainsi ses revues de la France Libre, annotées, ou un faire-part de mariage avec des noms griffonnés sur le revers du carton. Les parents de Jacques avaient ainsi gardé le contact pendant longtemps avec les amis de leur fils, mais aussi les résistants FFI avec lesquels Jacques avait travaillé.

Le Projet Jacques Voyer entrepris par les petits-enfants de Jeannette est à facettes multiples. Il comprend tout d’abord l’inventaire et le catalogage des affaires de Jacques et de la famille lors de ces évènements charnière. Organisé sous dix intitulés, le fonds couvre toute la vie de Jacques ainsi que les hommages et l’administratif posthume le concernant. A ce jour, le catalogue contient plus de 800 entrées: photographies, objets, lettres ou documents. Chaque entrée fait l’objet d’un scan ou d’une photographie avant d’être ajouté dans un fichier récapitulatif. 

L’inventaire du fonds Jacques Voyer est aussi l’occasion de reprendre le travail entrepris par Jean Voyer après la guerre. A nouveau nous avons tenté de retrouver les amis de Jacques, leurs descendants ou leurs familles. Nous avons ainsi renoué avec plusieurs familles de Français libres, de résistants FFI, d’agents Sussex ou encore de pilotes de la RAF. Au delà du récit de Jacques, il est important de « rencontrer » ses amis et camarades. Ces recherches nous ont aussi emmenées à plusieurs reprises dans de nombreux fonds d’archives, tels que:

  • Le service historique de la défense à Vincennes 
  • La division des archives des victimes des conflits contemporains à Caen
  • Les archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine
  • Les archives départementales de l’Eure-et-Loir à Chartres 
  • Les archives départementales du Var à Toulon
  • Les archives de la Fondation de la France Libre à Paris
  • Le dépôt central des archives de la justice militaire au Blanc
  • The National Archives at Kew (Royaume-Uni)
  • The Liddell Hart Centre for Military Archives at King’s College (Royaume-Uni)
  • The Scouts Archives at Gilwell Park (Royaume-Uni)
  • The National Archives and Records Administration at College Park (USA)
  • The CIA’s Freedom of Information Act Electronic Reading Room (USA)

Nous sommes allés au champ de tir à Lèves. Nous avons arpenté les rues de Chartres pour essayer de délier les contradictions des récits de l’arrestation du 10 juin 1944. Nous avons lu un nombre incalculable d’ouvrages sur la Résistance, sur les opérateurs radios, les atterrissages clandestins, le SOE, MI6 et le BCRA, sans compter l’OSS. Les témoignages de Français libres de tous horizons nous sont passés entre les mains. 

Petit à petit, nous reconstituons la France Libre de Jacques Voyer. Grâce à ses affaires, aux récits de ses camarades, aux documents trouvés dans les archives, et à nos lectures annexes, nous écrivons son histoire. Nous espérons que vous pourrez bientôt la lire.

En attendant nous lançons ce site internet, afin de commencer à partager avec vous ce projet.